sexta-feira, 30 de outubro de 2015

13/10/2015

Haïti et ses principaux problèmes


P. Pierre Dieucel
(Haïti est un pays à la dérive comme un grand navire dans l'océan, luttant entre les vagues et les tempêtes)

Cette réflexion consiste, à partir dˈune analyse critique et constructive, à aborder la situation socio-politique haïtienne dˈune façon brève et délimitée. Pour atteindre tel but, trois points seront pris en considération: une brève présentation dˈHaïti; sa réalité socio-politique, ses problèmes et ses principaux coupables; à suivre, nous ferons une proposition, puis la conclusion.

Haïti
Haïti est un pays gigantesque non par son extension géographique ni par sa population, mais par son histoire. Elle est lˈun des pays de lˈAmérique qui divise lˈîle dˈHispaniola avec la République Dominicaine dont sa population est à peu près 11 millions dˈhabitants. Historiquement reconnue pour être le premier peuple noir de la planète à abolir lˈesclavage, principalement après avoir battu lˈarmée napoléonienne, lˈune des plus puissantes de lˈépoque.

De plus, pour avoir aidé d'autres pays, comme le Vénézuéla, à sortir du système esclavagiste. Reconnue mondialemente comme un paradis dû à sa beauté naturelle, ses paysages y compris les plages. Le pays n'est pas seulement reconnu pour la beauté de ses paysages, mais aussi par sa population qui est très hospitalière et généreuse. Elle fut occupée par les nord-américains de 1915 à 1934. Après lˈoccupation américaine, le pays passa par une période dictatoriale dont la plus sanglante fut celle des duvaliers père et fils. Le Duvalier fils fut renversé par une grande révolte populaire. Depuis lors, des élections démocratiques sont organisées dans le pays et remportées par un ex prêtre salésien, Jean-Bertrand Aristide.  

Depuis 2004, après le départ de l'ex président Jean-Bertrand Aristide de son second mandat, les espaces d'Haïti, cˈest-à-dire, sa mer, son territoire, son espace aérien, tous occupés militairement par lˈONU; en dˈautres mots,  le pays fait face à une deuxième occupation de forces militaires étrangères. La défense de la souveraineté nationale, la liberté et l'indépendance du peuple haïtien sont questionnées, car des forces d'agression impérialistes cherchent à détruire les fondements de la coexistence pacifique de  notre peuple, provoquant des innombrables maux et souffrances détruisant notre indépendance nationale. Depuis lors, du sol nous ne sommes pas seuls maîtres.
Comment parler en ce sens de la Souveraineté Haïtienne?

SA RÉALITÉ SOCIO-POLITIQUE, LES PROBLÈMES ET SES PRINCIPAUX RESPONSABLES

Chaque pays a ses propres problèmes
Qui n'a pas?
Problème tout le monde en a
Qui n'en a pas?

Tout d'abord, la politique est la science de bien gouverner une nation et un pays. Dans un État démocratique, comme le nôtre, cˈest le peuple qui exerce son pouvoir en choisissant aux élections ses propres dirigeants pour les représenter au pouvoir. Ainsi, la politique, doit avoir comme objectif à établir les principes qui se révèlent indispensables à la réalisation d'un gouvernement dans le désir de conduire l'État à remplir ses objectifs fondamentaux. En ce sens, la principale préoccupation de tout gouverneur ou dirigeant dˈun peuple doit être le "bien-être de ses citoyens" ou le pain quotien et lˈéducation. Tout cela doit être pensé à travers une politique sociale qui devient une politique fondamentale, cˈest-à-dire, une politique qui  met l'accent sur certaines options fondamentales au profit de la population. En effet, toute nation a le gouvernement qu'elle mérite.

Le modèle politique qui se développe dans le pays est très fragile, ambigu, obscur et plein de chantage. Devant une telle complexité, je me questionne: cette façon mesquine dˈexercer la politique dans le pays, nˈest-elle pas un mauvais exemple pour la jeunesse haïtienne? La politique, ne devient-elle pas une profession comme lˈun des moyens le plus sûr pour sˈenrichir?

Faire de la politique, cˈest se mettre au service d'un peuple (de différentes manières), mais pourquoi acheter leur conscience en profitant de leur ignorance, de leur innocence et de leur pauvreté? Ça ce nˈest pas commercialiser la Science Politique? Est-ce là un service rendu (dans notre contexte)? Étrange façon de concevoir ce service sˈil devrait être ainsi. On achète le peuple en vue dˈun bénéfice.
À cet effet, le pays fait face à beaucoup de problèmes qui touchent toutes les couches sociales. Les choses ne sont pas claires. Au dire dˈun puissant chef dˈÉtat, “Haïti est un pays de troubles”cˈest-à-dire un pays multiplié par des problèmes on ne sait où commencer. À chaque fois quˈon essaie de résoudre un problème, la solution arrive avec dˈautres. Cˈest vraiment une situation de troubles et je dirais même embarrassante. L'instabilité politique d'Haïti est, donc, dûe aux troubles sociaux et politiques, aggravée par le séisme de 2010. Dès lors, on ne fait que discuter sur la reconstruction du pays.

Ses principaux problèmes
Les problèmes majeurs de la société haïtienne sont l'ignorance et lˈirrespect des droits de l'homme. La corruption, le gaspillage, lˈinjustice, la gabegie administrative et dˈautres problèmes sociaux en sont les conséquences. De telle manière, des milliers de personnes sont plongés dans la misère, cependant une minorité détient les ressources du pays. En raison de cela, Haïti est souvent reconnue et qualifiée comme lˈun des pays où règne la plus forte inégalité sociale et économique.

De plus, on peut observer que la majorité dans le pays n'ayant aucun accès à l'information et à l'éducation, ne connaîsse pas leurs droits ni les procédures à suivre. La très petite minorité qui reconnaît ses droits, les ont ignorés également. Un droit est quelque chose auquel on a droit en tant quˈêtre humain. Malheureusement, le mot est camouflé en Haïti.
Par conséquent, cˈest un peuple maintenu dans lˈignorance et condamné par ses propres dirigeants; car maintenir un peuple dans lˈignorance, il devient aveugle et ne se rend pas compte de rien qui se passe. En effet, les anciens disaient que l’ignorance était la meilleure gardienne de l’autorité. Naturellement, plus le peuple est ignorant, plus il est devenu facilement la proie des mensonges  ou des discours manipulatoires.

Dans une société, qui se tait, est considéré d’accord (ce proverbe vient de la maxime latine du Pape Boniface VIII, 1235-1303, qui tacet consentire videtur:). Ça produit une «spirale du silence» qui peut conduire à tout. Cette loi du silence impose des comportements passifs et ignorants, car une telle façon permet difficilement de prendre des initiatives. En dˈautres termes, ce comportement se caractérise par le fait que l'individu ne respecte pas ses propres besoins et sentiments. Il les oublie complètement au profit des autres. Le message communiqué est alors le suivant: je ne suis pas important, tu peux profiter de moi. Ce qui revient à dire que cette personne ne défend pas ses droits.
Il n'est que de constater ses effets dans le milieu haïtien. Mais, les défendre (ses droit), devient une chose dangereuse, et vue parfois comme une menace. Comme conséquence cˈest la répression.

La défense des droits humains dans le pays est ignorée, abusée et banalisée. Les dirigeants ne veillent pas sur les plus nécessiteux en leurs offrant les conditions nécessaires auxquelles ils ont droit. Mais,  il sˈagit aussi dˈune question de non-recours en raison de la «non-connaissance» ou «non-demande» ou encore la «non-disposition» des moyens permettant aux victimes de recourir.

La non-application de la loi engendre toujours l'impunité et le profit. En effet, lˈimpunité favorise la corruption. Sˈil y a la corruption, cˈest parce quˈil y a une faille dans le système judiciaire.

Cette corruption est généralisée et caractérisée par le détournement de fonds publics, par l'inefficacité de l'administration publique, par lˈincompétence pour le poste occupé et par le défaut de garantir les droits de la population lors de l'exécution des politiques publiques qui ne contribuent en rien à la qualité de vie de la population. Les services urbains sont entravés, les travaux publics sont abandonnés et mal effectués, les droits fondamentaux sont négligés et ignorés. En ce sens, la défense de droit de lˈhomme et la dignité humaine sont sérieusement blessées dans le pays. Il nˈy a pas une gouvernance prenant en charge sa responsabilité pour faire bien fonctionner le pays dans la discipline, lˈordre et le respect. En absence de ceux-ci, il nˈy aura pas de progrès. De quoi sˈoccupe-t-il lˈÉtat alors?  De quelle manière quˈil reconstruit le pays? Il sˈagit d´un dysfonctionnement généralisé.

Vivre dans le vice de la corruption constitue un problème sérieux et devient quelque chose normal chez nous, car il nˈy a pas des efforts, des moyens ou des tentatives mis en place pour la réduire ou la combattre. De ce fait, tout le monde profite, en sachant quˈils ne vont pas être arrêtés, jugés ni condamnés.

Le Brésil, par exemple, a été sécoué récemment par un très grand scandale de corruption financière, connue comme la plus forte de son histoire. Les suspects sont appelés à comparaître devant la justice; jugés, si possible, condamnés, même sˈils seront ensuite libérés. La Justice Brésilienne sur ce point, ne pardonne à qui que ce soit. Mais chez nous, cˈest considérablement impossible, car ceux qui détournent les caisses publiques sont au-dessus de la loi. Je me demande: existe-t-il des mesures prises et votées dans l'Assemblée législative contre la corruption? Une loi sur la transparence? Ou encore, n'existe-t-il pas dans le pays une institution supérieure de contrôle des finances publiques? Pourquoi tant de détours?

Alors pour freiner cette machine de corruption, je pense que certaines mesures (de plus, comme la prévention, la punition et la récupération des fonds détournés) pourraient être votées et mises en application. Cˈest bien malheureux, car désastreusement et tristement, on ne fait que profiter.

À partir tout de cela, on observe quˈil nˈy a pas vraiment un travail ou un effort sérieux du côté des dirigeants. Il sˈagit donc de lˈirresponsabilité, lˈincompétence et lˈincapacité totale de mener à bon port le pays.

Compte tenu de ses observations, nous pouvons affirmer quˈil n'y a pas réellement un processus évolutif. LˈÉtat commence aujourd'hui et a tout oublié demain.

La circulation est encore un autre problème très grave. Le code de la route qui fixe les règles de circulation nˈest pas mis en application. Ainsi, le piéton, le cycliste, le motocycliste, aucun dˈentre-eux connaît ses droits et devoirs. Il nˈy a pas ainsi une sensibilisation (stratégie de formation) ni éducation. Lˈhomme haïtien, quand il se trouve à lˈextérieur, il se comporte bien, faisant de tout pour respecter ou appliquer les principes du pays où il se trouve. Mais dans son pays, il fait tout le contraire. Ne sˈagit-il pas alors d´un problème de dirigeants? Ça cˈest la bonne gouvernance, un pays sans contrôle, sans discipline, sans lˈordre, sans principe, sans orientation où chacun finit par faire ce quˈil veut. Nos dirigeants vivent de plus en plus en dehors de la réalité du peuple et du pays.

Un pays démocratique est celui qui garantit à ses citoyens le bien-être, un certain nombre de droits et impose des devoirs, afin de trouver chacun sa place et pouvoir vivre en paix. La démocratie vise à préserver et promouvoir la dignité et les droits fondamentaux de l'individu, à assurer la justice sociale, etc. Elle est donc un droit fondamental du citoyen, qui doit être exercé dans des conditions de liberté, d'égalité, de transparence et de responsabilité, dans le respect de la pluralité des opinions et dans l'intérêt commun. Droit à l´éducation, au logement, au travail, à la sécurité, à la justice, à la nourriture, à la santé, et tant d´autres choses basiques.  En ce sens, on peut se questionner:
Comment les pauvres peuvent vivre en paix s´ils n´ont pas de droits d´accès et d´une qualité de vie adéquate?
Comment peuvent-ils vivre heureux si leurs gouverneurs sont guidés par le désir de profit et la soif de pouvoir cherchant ses propres intérêts?
Comment peuvent-ils vivre en paix si le bien commun n'est pas à leurs services, sinon à une minorité?

Les principaux responsables des problèmes
Nous sommes tous concernés et responsables. Mais, les principaux responsables de cette conjunture sont dˈabord nos dirigeants et peut-être un élément extérieur.
Il est fréquent d'entendre des réflexions simplistes et superficielles qui disent que le problème d'Haïti, cˈest la Communauté Internationale. À mon avis, cˈest un haïtianisme éhonté. D´abord, le problème avant d´être de la Communauté Internationale est haïtien.

Propositions
Ce nˈest pas le pays qui doit être changé. Haïti restera Haïti. C´est la mentalité du peuple, surtout celle des politiciens, qui doit être changée.
Pour faire quelque chose, il faudrait commencer par éduquer à la démocratie. Pour changer la mentalité dˈun peuple, lˈéducation est la base fondamentale. L'éducation, selon ce point de vue, sera un puissant outil politique de contrôle et de reproduction sociale qui permettra à la société d’identifier et de former ses futurs dirigeants. Lˈ information est encore un élément clé au dedans de cette éducation. L'information, en ce sens doit être considérée comme un outil de formation de la conscience patriotique, le renforcement de l'unité nationale et la consolidation de la paix. Avec un peuple sans instructions et sans éducation est plus facile de le manipuler. Il faut avoir aussi ces éléments: conscience patriotique (amour à la patrie), formation civique, alphabétisation, etc. Tout cela entre dans le cadre éducatif. Cˈest une question de priorité, car les divers gouvernements qui se sont succédés dans les affaires du pays  ont tenté, chacun à leur façon, de contribuer. Ils ne se sont pas basés sur des priorités. Comme dˈautres propositions, une action commune de la société civile et lˈengagement du gouvernement avec l'éthique et la transparence. Car, la corruption empêche la croissance économique et favorise l'inégalité sociale, etc.

Voter pour changer la situation
Voter peut changer la situation dˈun peuple? Qui voter?
Oui, mais nous sommes très loin de cela. À la recherche d'hommes compétents, honnêtes, responsables, éthiques et dignes pour représenter le peuple, dernièrement ont eu lieu les élections législatives dont 15% de la population haïtienne, selon les nouvelles diffusées sur les ondes, ont participé aux votes. Et les autres 85% se sont abstenus. Ça ne devrait pas questionner les autorités concernées? 
Voter, cˈest un droit et devoir de chaque citoyen dans un pays démocratique. De ce fait, la participation aux votes est nécessaire, et est également une façon de parvenir à la pleine démocratie. Le peuple, pour avoir été dejá confronté à la réalité du contexte politique du pays et au gré de ses expériences, cela mˈa permis de bien comprendre que voter aux élections en Haïti signifie, selon moi, choisir ceux qui vont s´enrichir, enrichir leurs familles, leurs amis et leurs clans pendant une période déterminée. Parfois, cˈest au sein de ce même clan bénéficiaire, qui se dit adepte (partisan) et ceux de lˈopposition, que viennent les violences. Le chômage et la pauvreté sont les principales causes de tout cela. L’achat des voix est très commun, la création de « dossiers » contre les adversaires; des mensonges et tromperies enrobés de fausses promesses sont souvent les teneurs des discours, etc. On ne fait que corrompre le choix de certains citoyens en profitant de leur ignorance et de leur pauvreté pour se rapprocher du pouvoir.

Dans cet ordre dˈidées, en ce qui concerne les élections, je ne me soucie pas les partis politiques, car ils sont tous avides de pouvoir. Je mˈinquiète du caractère, de l'honnêteté, de la compétence et surtout de la position éthique du candidat. Voter est un droit et devoir, certes, mais il faut remarquer la méfiance, lˈinsatisfaction, lˈincrédibilité et le mécontentement du peuple, car voter nˈa jamais changé la situation. Pourquoi voter alors? Que faut-il faire?

Conclusion
En conclusion, l’origine des troubles qui secouent le pays, provient de la paupérisation généralisée qui s’étend partout à travers l’île et de lˈabsence de lˈÉtat. Ainsi, c’est la mauvaise gouvernance et ça constitue un frein au développement du pays, car en l'absence d’un État efficace, le développement est impossible.
Il est temps de nous réveiller et de mettre fin à l'aveuglement. Pour ce faire, il est nécessaire une éducation intégrale qui touche toutes les couches sociales, une reforme administrative et la mise en application des lois permettant dˈétablir le respect des droits de lˈhomme. Ainsi, le pays se délivrera de ses vagues et les tempêtes qui lˈont maintenues. De même, pour un vrai changement, chaque citoyen doit sortir de l'anonymat, pour dire un mot ou dénoncer les problèmes sociaux sinon le pays sˈeffondrera peu à peu.
Le vrai changement se situe au niveau profond des mentalités et des coeurs, mais il ne serait rien, s’il ne produisait pas de fruits visibles. Enfin, nous devons exiger un meilleur gouvernement, une meilleure condition de vie et la répartition de la richesse du pays aux plus nécessiteux.




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